La pauvreté, reflet de fortes inégalités
Le taux de pauvreté monétaire relative est élevé dans les Îles Du Vent, signe de fortes inégalités de revenus : selon l’Enquête Conditions de Vie des ménages en Polynésie française » (ECVPF), ce taux de pauvreté est de 19,7 % en 2009, c’est-à-dire qu’un ménage sur cinq a un revenu par unité de consommation situé en deçà du seuil de pauvreté. Le taux de pauvreté monétaire calculé à partir de l’Enquête Budget des Familles 2000-2001 était de 18 %, la crise économique a donc accentué le phénomène. Le taux de pauvreté est plus élevé à Moorea qu’à Tahiti et, plus généralement, en milieu rural qu’en ville.A titre de comparaison, le taux de pauvreté monétaire est de 7,5% en France métropolitaine pour 2009. La pauvreté monétaire relative est révélatrice d’une distribution très inégalitaire des revenus entre les ménages polynésiens : l’indice de Gini , un indicateur synthétique mesurant les inégalités monétaires, est de 0,40, un niveau d’inégalités comparable à celui de certains pays réputés à fortes inégalités, comme les Etats-Unis (0,41) ou certains pays sud-américains. Le niveau de l’indice est proche de Nouvelle-Calédonie (0,43), mais très supérieur à celui de la France métropolitaine (0,29). Ceci positionnerait les Iles du Vent en 70ème position mondiale du classement des pays du plus égalitaire au plus inégalitaire. Les 20 % des ménages les plus aisés des Iles du Vent captent près de la moitié (47 %) du revenu total de l’ensemble des ménages, tandis que les 20% des ménages les moins aisés en reçoivent 6 %. Le rapport entre le niveau de vie plancher des 10 % des ménages les plus aisés et le niveau de vie plafond des 10 % les plus modestes est égal à 6,1 dans les Iles du Vent, soit un écart de 1 à 6 entre les revenus les plus faibles et les plus élevés. En France métropolitaine , ce même rapport inter-déciles est de 3,4 et il est de 7 en Nouvelle-Calédonie et de 6 aux Etats-Unis.
L’analyse du degré de bien-être exprimé par les ménages montre que chacune des dimensions de la pauvreté a un impact sur le niveau de satisfaction global du ménage. Plus précisément, le niveau de bien-être global des ménages des Îles du Vent est relativement élevé, mais il recule à chaque fois qu’une forme de pauvreté se manifeste (pauvreté monétaire, stress financier, privations de biens ou d’usages essentiels, absence de perspectives d’avenir, instabilité des revenus…)
Le diplôme est un rempart contre le chômage et donc un rempart contre la pauvreté, sous toutes ses formes. Par ailleurs, les ménages ruraux, les ménages jeunes et les personnes seules présentent un plus fort risque de pauvreté en conditions de vie que les autres types de ménages.